Il n'y a plus d'argent dans les caisses de Presstalis. La direction a informé les syndicats qu'il allait y avoir des suppressions de postes. En parallèle, les MLP s'opposent au plan décidé par le CSMP qui doit être voté aujourd'hui.
L'affaire tourne au drame. La direction de Presstalis prevoit la suppression de 150 postes au siège du groupe de distribution de la presse d'ici 2015. Le comité d'entreprise en a été informé en début de semaine. La situation est plus que tendue entre la direction et les syndicats. La menace d'un conflit de grande ampleur fait peser un risque important à tous les journaux. Un recours pour entrave au CE a d'ailleurs été brandi comme une menace par le syndicat FO. La direction a détaillé la suppression de 48 postes sur 75 essentiellement à la DSI, au marketing et au développement. Les départs seront échelonnés jusqu'en 2013; le reste sera dévoilé lors des prochaines réunions.
Dans le même temps, le Livre CGT annonce que 400 postes sur 800 seront également supprimés sur le réseau de distribution de Presstalis, suivant ainsi les recommandations des différents rapports qui se sont succédés pour tenter de trouver une solution à la crise que traverse la société. Encore une fois, ce coût humain très lourd ne fait qu'ajouter de l'huile sur le feu. Au total, la CGT agite le chiffon rouge en parlant de 1000 suppressions d'emploi sur la totalité du plan.
À cela il convient d'ajouter le bras de fer entre Presstalis et les MLP. Ces dernières refusent catégoriquement d'avoir à supporter la restructuration de leur concurrent au prix décidé par le conseil supérieur des messageries de presse. En effet, les MLP devraient payer un surcoût de 26,2 millions d'euros par an au titre d'un nouveau barème de péréquation entre les deux distributeurs. Les éditeurs sont d'ailleurs appelés par les MLP a refuser cette ponction supplémentaire qui devrait couvrir les restructurations et les frais concernant la distribution de la presse généraliste et politique. Ces 26,2 millions d'euros avaient été calculés par le cabinet Mazars lors d'une mission d'évaluation du plan de sauvegarde. Cependant, Presstalis estimerait logique que le poids des obligations de licenciement des ouvriers soit aussi assumé dans cette somme. Ce qui complique encore un peu plus le dossier.
Passivité du gouvernement
De son côté, les MLP refusent de payer, arguant que l'augmentation de l'indice rendrait le marché de la distribution totalement anti-concurrentiel. Ce refus se double cependant d'une possibilité de négociation. Les MLP accepteraient la somme de 10,6 millions d'euros en plus, de laquelle seraient déduites les contributions dues au titre des SAD (société d'agence et de diffusion en région). En fin de compte, les MLP proposeraient donc un chiffre de 5,7 millions d'euros, dans un premier temps, afin de prendre aussi leur part du fardeau.
Le conseil supérieur des messageries de presse se réunit aujourd'hui pour avaliser le projet. C'est donc le branle-bas de combat aux MLP mais aussi dans les syndicats pour faire barrage au projet.
Comment en est-on arrivé là ? Du côté de Presstalis la situation est de toute manière désespérée depuis bien longtemps déjà. Et le changement de majorité politique n'a pas arrangé les choses. En effet, malgré les promesses du président François Hollande reprisent par le ministère de la culture et de la communication, les aides ne sont pas arrivées. Presstalis, au bord du gouffre, attendait 100 millions d'euros de l'État pour colmater les brèches et envisager la suite sous de meilleurs auspices. Au ministère de la rue de Valois, personne ne semble avoir pris la mesure de la crise.
Téléchargez le document du CE : 2012projetsiege - FO
Le tract de la Filpac CGT : Voir ici