Les chiffres définitifs de l'année 2012 pour le service de streaming musical sur abonnement sont enfin tombés mercredi, et le moins que l'on puisse dire est qu'ils sont mitigés. Car si Spotify peut se vanter d'avoir doublé son chiffre d'affaires l'an passé, en atteignant 435 millions d'euros, le résultat net, lui, est dans le rouge, avec une perte de 58,7 millions d'euros, là où la société ne perdait "que" 45,4 millions en 2011 sur un chiffre d'affaires de 190 millions d'euros. Malgré ses quelque 20 millions d'utilisateurs actifs, et près de 6 millions d’abonnés payants, le site, qui reverse environ 70% de ses revenus (363 millions) aux ayants-droits sous forme de royalties, semble n'avoir toujours pas trouvé l'équilibre financier. Cela n'empêche pas certains artistes de retirer tout ou partie de leur répertoire de la plateforme, invoquant souvent des revenus trop bas ou une cannibalisation de la vente au téléchargement, plus lucrative. Dernièrement, c'est d'ailleurs ce qui s'est passé avec le chanteur de Radiohead, Thom Yorke, dont on apprenait quelques jours plus tard qu'il comptait ouvrir son propre service de streaming musical... En attendant, Spotify jure que son business model est viable, et brandit, pour le prouver, une conversion des utilisateurs gratuits au payant de l'ordre de 20%. La compagnie n'exclut toutefois pas de refaire une ou plusieurs levées de fonds à l'avenir pour renflouer ses caisses.