Les concessions offertes par Google en février dernier dans le cadre des poursuites pour abus de position dominante de la Commission européenne n'ont pas convaincu, et Google n'a eu d'autre choix que d'en offrir de nouvelles.
Décidément l'article d'avril du New York Times, qui avait annoncé la conclusion d'un accord entre Google et la Commission européenne mettant fin aux poursuites de celle-ci pour non respect des règles de concurrence par le moteur de recherche, avait tout faux... Nous sommes au mois de septembre, et Google en est en réalité au point mort.
Nouvelles concessions
Non seulement, comme elle l'avait affirmé avant l'été, la Commission européenne n'a pas accepté les concessions de Google, mais Reuters a annoncé aujourd'hui que la firme de Mountain View venait d'en offrir de nouvelles. Le moteur de recherches est poursuivi par la Commission depuis 2011 suite à des plaintes déposées par plusieurs de ses concurrents, dont Microsoft. Ceux-ci soutiennent que Google, qui a une part de marché de plus de 80% en Europe, abuse de sa position dominante notamment en mettant en valeur les contenus de ses propres entités au détriment du reste du marché, et en forçant les éditeurs à signer des contrats d'exclusivité.
Un jeu dangereux
Cette deuxième offre de concessions démontre que la Commission n'a pas été convaincue par les maigres garanties que Google lui avait présentées en février dernier, et qu'après avoir demandé aux 17 sociétés plaignantes de déposer leurs commentaires, elle a laissé entendre que Google avait tout intérêt à offrir mieux. Il faut rappeler que si Google ne fournit pas d'efforts suffisants, la Commission pourrait lui imposer une amende de plusieurs centaines de milliers d'euros, voire plus.
Savoir quelles concessions offrir à la Commission est un jeu délicat, car la balle est entièrement dans le camp de Google. La Commission n'a en effet pas l'habitude de prendre la main des accusés pour leur faire savoir quelles concessions leur garantiraient la fin des poursuites... C'est donc aux juristes de Google qu'il appartient de convaincre, et vraisemblablement, jusqu'à présent, ils ont échoué.