L'Hadopi focalise toujours autant l'attention... L'autorité indépendante chargée de lutter contre le piratage des oeuvres à grande échelle sur les réseaux P2P recevra une dotation de 6 millions d'euros, comparable à celle du budget 2014. La question du budget de l'Hadopi a été régulièrement l'objet d'une bataille politique pour les gouvernements de gauche depuis 2012. Aurélie Filippetti avait souhaité en faire une sorte de démonstration du refoulement de l'anti sarkozysme... Or, l'épaisseur du budget de la Hadopi a des conséquences sur son fonctionnement. Les ayants droit s'inquiètent d'une érosion de l'efficacité de la réponse graduée (le bras armé). Récemment, les représentants du cinéma ont fait savoir que la Hadopi devait consacrer 100% de ses budgets à la réponse graduée, ce qui impliquait de stopper les autres missions concernant l'offre légale, notamment. Impossible pour la Hadopi qui tient ses missions de l'Assemblée nationale, et non pas d'une feuille de route délivrée par les ayants droit. De fait, le collège de la Hadopi pourrait parfaitement voter une réduction de la voilure de la réponse graduée avec les 6 millions d'euros alloués à l'institution indépendante. Une situation qui déplairait aux ayants droit certes, mais qui ne ferait pas non plus les affaires de la rue de Valois, car il y a dans cette histoire une constante : le piratage des oeuvres sur le Net fluctue selon les opportunités. Si le P2P redevient "sûr", les internautes retrouveront vite le goût. D'ailleurs, Popcorn Time est déjà prêt à les accueillir avec son interface "Netflix-like" et des films proposés gratuitement tout comme les séries.