Quelle différence par rapport à ses prédécesseurs Neelie Kroes et Joaquin Almunia ! La visite de Margrethe Vestager à Paris aujourd'hui a montré, encore une fois, l'immense capital sympathie que possède la commissaire européenne à la concurrence. Une tâche qui n'était pourtant pas gagnée d'avance au vu de la technicité de son poste. L'on peut dire que Margrethe Vestager a su humaniser ce domaine. Elle n'a, par exemple, eu de cesse de répéter partout où elle est allée à Paris - à l'OCDE et à l'Assemblée Nationale ce matin, puis au Sénat cet après-midi - que le droit de la concurrence est un outil fondamental pour rendre plus juste le marché pour les Européens. Pas pour le marché, ou pour les sociétés, ou pour les banques, mais simplement pour les habitants de l'Europe. Elle a rappelé, devant l'OCDE, qu'il importait aux Etats de comprendre que "beaucoup de gens ne pensent pas à la politique tous les jours, et parfois ne pensent même pas à la politique quand il y a des élections, mais qu'ils vivent le marché chaque jour. Il est donc important qu'ils ne se sentent pas trompés par ce marché." Si Margrethe Vestager est convaincue que le droit de la concurrence peut beaucoup, elle a également rappelé aux législateurs qu'ils leur appartient désormais de modifier les règles de fiscalité pour encore plus de justice car "les règles sur les aides d'Etat permettent de réparer des distorsions de concurrence passées, mais c'est aux instances démocratiques qu'il appartient de préparer l'avenir."