Jean-Philippe Thiellay, président du Centre National de la Musique, avait évoqué le problème la semaine dernière : les ventes de billet de spectacles ont du mal à reprendre du poil de la bête, car les Français ne se bousculent pas au portillon. Aujourd'hui, plusieurs organisations de la culture confirment cette tendance, et estiment que les mesures d'assouplissement prises par le gouvernement ont été trop tardives que pour permettre aux évènements de rencontrer leur public. Les pertes financières risquent d'être faramineuses, pour un secteur déjà très affaibli. "Si les acteurs culturels ont accueilli avec soulagement la levée des restrictions de jauge en extérieur et la reprise des configurations debout annoncées par le président de la République à l’occasion de la fête de la musique, cette annonce de dernière minute, trop tardive, n’a pas rendu possible une véritable reprise. Le retour à la normale et à un rythme d’activité économiquement viable reste encore très incertain à moyen terme", estiment les signataires d'un communiqué commun incluant le Prodiss, la Sacem, l'Adami, ou encore France Festivals. Le secteur ajoute que "les acteurs culturels dans leur grande diversité réalisent aujourd’hui des investissements conséquents pour faire vivre la création, dans le respect des mesures sanitaires", et insistent sur le fait que les difficultés de redémarrage des billetteries ne peuvent durer. Ils appellent donc "à un soutien significatif de l’Etat, et notamment à une grande campagne d’information et de communication encourageant le public à retrouver le chemin des lieux de culture, en l’éclairant sur les conditions d’accès aux spectacles et aux expositions et sur les gestes simples à adopter."