Les rencontres de l'Adami à Cabourg ont ouvert sur un débat de fond, entre cliquetis du casino et front de mer. Sujet maritime s'il en est : "Numérique, mondialisation et diversité sont dans un bateau… ". Étaient invités à débattre Lorena Boix Alonso, Chef d'unité des médias et des contenus conergents, DG Connect Commission européenne, Jean-françois Dutertre, musicien, Jacques Fansten, président de la SACD, Jean-Michel Lucas, consultant en déformation culturelle, Thu-Lang Tran Wasescha, conseillère à la division de la propriété intellectuelle, OMC, Marcel Rogemont, député PS, commission des affaires culturelles et de l'éducation, Assemblée nationale. Dans les faits, la représentante de l'Europe a refusé que l'on affirme, comme le faisait le président de la SACD, que le dessein de l'union et surtout de Neelie Kroes était de chaque fois favoriser Google. Dans son rôle, Jean Michel Lucas s'est permis de rappeler que la diversité culturelle n'était pas un but, mais qu'il fallait remettre au centre des négociations avec les ayants droit la notion de dignité. De celle-ci, selon le consultant découlera une politique responsable. Pour résoudre les conflits, Thu-Lang Tran Wasescha affirme qu'il n'y a rien de mieux que l'OMC, "on fait des coalitions à géométrie variable", car "nous sommes tous des lobbyistes, y compris les consommateurs" selon elles. Cependant, l'heure n'est pas à l'apaisement. Pour Marcel Rogemont l'adami a bien raison d'avoir proposer la gestion collective, mais aussi que la licence globale pourrait être encore d'actualité, si l'on fait payer les géants des télécoms. Un point de vue que ne partage pas Jacques Fansten, qui rappelle que la Sacd a proposé que la loi impose pour l'audiovisuel, comme cela se pratique dans l'édition, l'obligation d'exploitation continue et permanente des œuvres. Car selon lui, le net n'est qu'un vecteur de concentration, ennemi de la diversité de consommation des œuvres "il existe des études qui montrent que l'on regarde moins d'œuvre qu'avant". Le débat a encore une fois démontrer que les positions restaient solidement ancrées.