Il est remonté, Harvey! Le sieur Weinstein, confondateur de Miramax puis de la compagnie éponyme, a appelé à des mesures draconiennes pour lutter contre le piratage des (de ses?) films sur Internet. Lors d'un discours fleuve devant le British Film Institute, il a chanté les louanges du système de riposte graduée français avant de décocher quelques uppercuts bien sentis à ses principales cibles, à savoir les géants du Web qui font leur beurre sur les productions d'autrui. Parmi ses ennemis, Weinstein cite Youtube et les gros sites de partage de vidéo, qu'il accuse de n'être pas assez vigilant sur les contenus illégaux en citant l'exemple du film "Chicago" qui est disponible par morceaux mais que l'on peut au final regarder en entier, gratuitement, et donc sans aucun revenu pour les producteurs, acteurs, réalisateurs etc. Sur ce point aussi, Weinstein pointe l'exemple français en la matière " Si une compagnie Internet vole du contenu, ils la ferment (...) et laissez-moi vous dire qu'Apple France, Yahoo France ou Google France, aucun d'eux n'a fermé boutique." Pour lui, la politique mise en place dans l'hexagone est "l'une des plus strictes" qui existent, et si elle ne plaît pas à tout le monde, il estime qu'elle permet de faire vivre une industrie du cinéma diversifiée, en accordant des financements à des projets différents ou risqués, parmi lesquels il cite "The Artiste", film en noir et blanc qui a raflé de nombreuses récompenses. Pas avare de répliques sarcastiques, Harvey Weinstein a fait ricaner le public à grands renforts de tacles humoristiques "J'adore quand ces gars d'Internet me disent ' hey mec, on veut juste être neutres sur le contenu'... La prochaine fois je dirai 'pas de souci, je vais chercher mon tshirt tie-dye et je vais venir m'asseoir un moment dans ton palace qui vaut un milliard à San Francisco ou dans la Silicon Valley, histoire d'ne profiter." Globalement, ce que dit craindre Weinstein avant tout, c'est un appauvrissement de l"industrie, qui, mal financée, ne laisserait la place qu'aux blockbusters au détriment des films d'auteurs produits par les indépendants (comme lui).