Sénat : Michèle Benbunan détaille un plan sans issue

Posté par Emmanuel Schwartzenberg le 6 février 2018

La présidente de Presstalis a évoqué, en audition publique le 31 janvier, un scénario idéal: la liquidation pour tous ou un nouveau monopole pour Presstalis. Avec la fin de la concurrence avec les MLP, l’octroi de 190 millions d’euros et la possibilité pour les diffuseurs de refuser des titres. Michèle Benbunan se prononce seulement pour la fin de la loi Bichet. Le PSE est déclenché le 12 février.

Michèle Benbunan en a dit plus, le 31 janvier  devant les sénateurs que devant la coopérative des magazines. La présidente de Presstalis a fait preuve d’un applomb  d’autant plus remarquable que le plan qu’elle décrit l’exonère de toute responsabilité s’il ne s’applique pas en intégralité. Certains points soulevés sont rigoureusement justes, d’autres ne résistent pas à la confrontation des faits. Comme le démontre l’analyse détaillée de son intervention  :
«J’ai intégré la société le 20 novembre, après 28 ans passés chez Hachette Livre. La situation à mon arrivée était bien pire que celle qui m’avait été présentée au mois de juillet, avec un déficit d’exploitation d’au moins 20 millions d’euros. Presstalis s’est ainsi retrouvée face à un trou de trésorerie de très grande ampleur. Il n’est pas faux de dire que la société était alors en cessation de paiement, ce qui m’a contrainte à retenir le quart du chiffre d’affaires issu des ventes que nous aurions dû verser aux éditeurs jusqu’à fin janvier 2018 ».
La situation lui avait été présentée par les administrateurs, qu’elle représente aujourd’hui. Elle était alors et elle est toujours, jusqu’au paiement le 15 février, d’une avance de l’Etat, en cessation de paiements.
« Plusieurs raisons expliquent l’impasse dans laquelle se retrouve la société :

– des investissements malencontreux, en particulier dans le numérique ; »
Presstalis, a effectué des investissements ponctuels, notamment en Afrique qui se sont révélés des échecs flagrants. Mais la société a aussi conçu un outil standard qui correspondait davantage aux besoins d’une chaîne de supermarchés comportant 300 filiales qu’un réseau disposant de 25 000 points de vente. Cet échec s’inscrit, si l’on peut dire, dans la tradition de l’entreprise puisque dans un passé récent Presstalis et les MLP avaient développé ensemble une gestion informatique qui n’avait pu fonctionner en raison de traitements comptables différents.
« – une extrême dilution des rôles, qui a conduit l’ensemble des partenaires à fuir leurs responsabilités et à prendre des décisions financièrement hasardeuses, dans un marché en attrition ; »
Michèle Benbunan est fondée de dire qu’une politique d’investissements est néfaste dans un marché en attrition. En revanche, les choix n’ont pas été dilués mais arrêtés par Presstalis et le CSMP.
« – la création de niveaux de regroupement intermédiaires entre le national et le régional, sans logique économique dans un marché en baisse, et qui a représenté un coût de 50 millions d’euros; »
Une vingtaine de plate formes intermédiaires ont été crées sur le niveau 2, ce qui  constitue effectivement aberration quand le marché se réduit.
« – l’échec très coûteux du schéma directeur des rachats en région, pour 20 millions d’euros et du plan informatique au niveau de l’interprofession, pour 50 millions d’euros ; »
Presstalis a racheté des dépôts, sur ordre du conseil supérieur des messageries de presse et sur un prix déterminé à l’avance. L’entreprise a donc dû passer ces survaleurs en pertes.

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