La gouvernance du Net dans tous ses États : « L’affaire Snowden a mis le feu aux poudres »
Depuis l’affaire Snowden, nombre d’États voudraient enlever aux États-Unis le pouvoir qu’ils exercent sur la fabrique d’Internet, pour se la réapproprier. En France, le sujet est encore abordé timidement, même si le débat se formalise. Lundi 10 mars, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) accueillait la première édition française du Forum de la gouvernance Internet (FGI France), où étaient abordés nombre de problèmes du réseau des réseaux, dont sa gestion américaine.
Le cœur du problème : l’ICANN (Internet Corporation for assigned names and numbers), l’organisme mondial qui gère depuis quinze ans les réserves d’adresses IP et le système des noms de domaine. Il est censé regrouper l’ensemble des acteurs d’Internet : entreprises, États et société civile. Il dépend pourtant directement du département américain du commerce et défendrait concrètement un Internet occidental, voire américain.
Face à ce modèle « multi-acteurs » sous contrôle américain, certains pays préféreraient un modèle « multi-latéral », un Internet directement contrôlé par les États. C’est la position portée notamment par la Russie ou la Chine, des pays connus pour leur respect des libertés en ligne. Jusqu’ici, cette volonté de mainmise des gouvernements était marginalisée, face au modèle plus libre représenté par les USA.
Problème : l’espionnage mondial de la NSA, révélé par Edward Snowden, a gravement entamé la légitimité des États-Unis. La Russie a repris son offensive et d’autres pays se sont ralliés à cette position, comme le Brésil, en pointe de la lutte contre « la mainmise américaine » sur Internet. L’ICANN est donc sous pression, pour maintenir sa gouvernance « multi-acteurs ».
Vendredi 14 mars, le département…
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