Quand l’économie de la musique « part en live »
Dans leur ouvrage Musiques actuelles : ça part en live (IRMA/DEPS), Gérôme Guibert, sociologue, et Dominique Sagot-Duvauroux, économiste, explorent en profondeur les mutations de l’économie du spectacle vivant dans le registre des musiques dites « actuelles », et soulignent ses interdépendances croissantes avec celle de l’industrie phonographique, qui se traduisent par d’importants mouvements de concentration. Entretien avec les auteurs (Version intégrale d’une interview publiée dans Musique Info).
Quelles sont les spécificités de l’économie du spectacle vivant en France ?
La première spécificité est sans doute la diversité des acteurs qui participent à cette économie : circuit commercial, circuit institutionnel et circuit associatif ; beaucoup plus complémentaires que concurrents. La carrière d’un artiste passe ainsi nécessairement par chacun de ces circuits à un moment ou à un autre. Chaque circuit est lui-même spécifique par rapport à ce qui se passe dans les pays anglo-saxons. La séparation entre producteurs-employeurs du plateau artistique et promoteurs locaux dans le circuit commercial ne se retrouve pas ailleurs. Elle crée une sorte de barrière à l’entrée du marché français qui apparait compliqué de l’extérieur, ce qui freine la concentration et favorise le maintien de nombreux acteurs qui se qualifient eux-mêmes « d’artisans ». De même, l’existence d’un réseau de salles subventionnées de type SMAC offre des possibilités de diffusion originales,…
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