Nouvelle économie numérique : les rigidités sont du côté du Net
Dans la confrontation entre les industries traditionnelles et le Web, ces premières sont bien souvent décrites comme inflexibles et le numérique comme un secteur dynamique et adaptable. A y regarder de près l’on constate que c’est l’inverse : les entreprises du web ont très peu fait leurs preuves en matière d’adaptation, réutilisant à l’envi les mêmes méthodes et les mêmes arguments, tandis que la culture ou les télécoms se sont systématiquement ajustées, aussi bien dans leur modèle économique que dans leurs méthodes de lobbying, dont l’efficacité à d’ailleurs tendance à agacer les rejetons du web.
Les industries de la hi-tech – et en particulier, Google, Amazon, et autres Yahoo tout comme Microsoft bien avant eux – essaiment depuis des années leur lobbying de manière systématique, psalmodiant à qui veut les entendre qu’il faut déréguler tous azimuts, au détriment s’il le faut des industries de contenu, des télécommunications et des consommateurs. Pourquoi ? « Because they are the future ». La liste est longue de leurs exigences en échange de leur promesse non encore réalisée de rendre le monde meilleur : absence de responsabilité des plateformes, énervement face au droit au déréférencement, pressions pour limiter le droit d’auteur aussi bien en Europe qu’Outre-Atlantique, laïus systématiques pour soutenir que l’éradication de la « net neutralité » représente le Mal Absolu, et surtout, pressions locales et autres manipulations pour payer moins d’impôts que les autres. Après des années de recul – et la claire perte de mojo de sociétés telles que Google – force est de constater que cette polymorphie prétendue du web n’existe pas. Le web ne change pas la vie, a du mal à faire des marges décentes même avec de l’optimisation fiscale à outrance,…
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