Viviane Reding : « les grandes orientations d’un véritable projet culturel européen reposant sur de grandes ambitions politiques me semblent quasi inexistantes »

Posté par Jason Moreau le 30 mai 2016

Viviane Reding est Députée européenne depuis 2014, après quinze ans au sein de la Commission Européenne. La future proposition de la Commission a été au centre des débats au Festival de Cannes. Pour Viviane Reding, réputée défenderesse de la création, il convient pour la filière de la Culture de temporiser ses inquiétudes. Elle revient longuement sur différents volets de la stratégie numérique de l’Europe, qu’il convient selon elle de replacer dans son contexte politique.

A Cannes, vous avez insisté sur le fait que « faire de la politique c’est prévoir, identifier les entraves pour les supprimer avec des alliés ». Pouvez-vous revenir sur quelques mesures entreprises durant votre mandat de Commissaire Européenne ?

En 2000, alors que j’étais Commissaire en charge de l’éducation et de la culture, j’ai vite compris que la lutte contre les mesures et règlementations anticoncurrentielles figurait parmi les principes de base de l’Union Européenne et notamment dans le cadre du marché unique. C’est primordial pour ne pas avoir des distorsions de concurrence au sein d’un même marché.

Néanmoins, les biens et services culturels n’étant pas « classiques » compte-tenu de leurs apports en matière de dialogue interculturel ou d’enrichissement de la vie démocratique pour ne citer que deux exemples, nous ne pouvions pas appliquer stricto sensu ces principes aux secteurs culturels. Alors avec mon confrère chargé du portefeuille concurrence, Mario Monti, nous avons fait une loi d’exception aux règles de la concurrence, permettant ainsi de pérenniser les aides d’états visant à soutenir la culture. Cette reconnaissance juridique a également ancré un autre principe : celui…

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