Le comité d’entreprise de l'Agence France presse (AFP) s'est tenu le 17 octobre dernier, et a été l'occasion pour les employés de découvrir la deuxième partie des résultats de l'analyse du cabinet Sextant Expertise concernant les comptes de 2012 (une première partie était déjà connue depuis avril). Il apparaît que, malgré une légère hausse du chiffre d'affaires, porté par le sport, la vidéo, la photo et quelques marchés émergents comme "l'Amérique Latine, l'Asie (hors Japon) et le Moyen-Orient", des coupes semblent inévitables pour que l'AFP se conforme aux attentes de l'Etat avec lequel elle négocie toujours son contrat d'objectifs et de moyens (COM). C’est du moins ainsi qu'Emmanuel Hoog, président de l'agence, l'a interprété comme le souligne le tract au vitriol diffusé par le syndicat Sud en amont des négociations qui doivent s'ouvrir le 7 novembre entre la direction et les six organisations de représentants du personnel. Les discussions à venir devraient en effet porter sur le temps de travail, la politique salariale et l'organisation du travail, avec en ligne de mire l'objectif de "maîtriser plus avant [les]charges de personnel" en concluant un "grand accord d'entreprise". Pressentant un "danger" pour les acquis sociaux, le syndicat Sud estime pour sa part que c'est au désengagement de l'Etat qu'il faut s'attaquer plutôt que de miser sur une croissance de l"autofinancement, même s'il juge important qu'un accord soit effectivement passé pour "placer tous les personnels de l'agence sur un même pied d’égalité, leur offrant les mêmes droits professionnels, démocratiques et sociaux". Pourtant, de son côté, la Société des Journalistes (SDJ) , a déclaré dans un communiqué en interne le 14 octobre que les journalistes pourraient "accepter les éventuelles concessions, voire les sacrifices, induits par un accord général d’entreprise"s'ils étaient "pleinement et préalablement convaincus de leur nécessité". Pour la SDJ, comme pour Emmanuel Hoog et au grand dam de bon nombres de syndicats, au premier rang desquels Sud, "le premier intérêt d’un accord général d’entreprise [...] est la maîtrise des coûts."