Les lois du marché des salles ont un impact réel sur l’exploitation en bonne et due forme des films français. Il est de mise que les productions au potentiel commercial le plus risqué ne restent en salles qu’une voire deux semaines au mieux après leur sortie. Une relégation pour les films donc, alors qu’il y a quelques années les exploitants prenaient en compte la capacité des films à trouver leur public sur la durée. Ce que ne permet plus l’offre actuelle de nouvelles sorties en salles chaque semaine, qui n’a jamais été aussi importante. Et la progression des films américains sur le marché français en 2015 a été lourde de conséquences pour la fréquentation et le retour sur investissement des productions locales. Les films français sont encore à la peine, puisqu’entre mai 2015 et 2016 leur part de marché a baissé de 5 points (36,2%), et ce alors même que la fréquentation en salles est au plus haut, à 80 millions d’entrées d’après les chiffres du CNC tout juste publiés. Mais la filière se mobilise pour rendre plus concurrentielle l’offre de films français, et renforcer par la même occasion la diversité des films en salles. Le Festival de Cannes est cette année d’ores-et-déjà marqué par une réunion exceptionnelle du cinéma français. Exploitants, distributeurs, producteurs, réalisateurs, scénaristes, et agents artistiques représentant les acteurs ont signé aujourd’hui un accord en ce sens, sous l’égide de la Ministre Audrey Azoulay et la Présidente du CNC Frédérique Bredin. Il est notamment prévu que les films indépendants resteront dorénavant au moins deux semaines dans les salles de six écrans, alors que seules celles de huit écrans étaient engagées. Un accord dont la portée reste symbolique, et la filière, le Ministère et le Gouvernement s’efforcent de faire bonne figure à Cannes, alors que plane la menace d’assèchement des financements du cinéma, CanalPlus étant aux abonnés absents….