Si des ayants-droit ont requis une première fois, et obtenu, le retrait d'un contenu auprès d'un hébergeur tel que YouTube, cela ne signifie pas que l'hébergeur en question ait l'obligation de retirer ce même contenu sans requête spécifique par la suite. C'est ce que la Cour d'Appel de Paris a décidé le 21 juin 2013, confirmant le jugement du Tribunal dans l'affaire opposant la SPPF et Google. La SPPF, représentant les ayants-droit de 233 clips qui avaient été mis illégalement sur YouTube, soutenait que suite à une première demande de retrait du contenu, il ne suffisait pas à Google, propriétaire de la plateforme, de retirer le contenu, mais de garantir qu'il ne figurerait plus sur sa plateforme à l'avenir. Le juge a réfuté cet argument, disant que l'hébergeur n'était pas soumis à une obligation générale de surveillance. La Cour a précisé qu'« il n’appartenait pas à la société Youtube de générer, de sa propre initiative et sans contrôle des ayants-droit, des empreintes sur les contenus objets de la première notification ». En revanche, sous le contrôle des ayant-droits, ces empreintes seraient possibles. Cependant le Tribunal avait souligné dans cette affaire que Google avait proposé à la SPPF de mettre à disposition son système d'empreinte, offre à laquelle la SPPF n'avait pas répondu, car elle estimait que Google devait le faire de son propre chef, d'où les poursuites judiciaires.