Conférence franco-allemande sur le numérique : le bout du tunnel n’est pas encore là

Le numérique européen est à la traine et il faut faire quelque chose. C'était le sens de la conférence franco-allemande sur le numérique organisée aujourd'hui par l'Elysée, en la présence notamment de la chancelière allemande Angela Merkel et de Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne. "Le numérique européen a de la concurrence et on sait d'où elle vient", a déclaré François Hollande sans citer les États-Unis, pour affirmer ensuite qu'il fallait anticiper, soutenant que "l'Europe peut sur le numérique être la meilleure du monde". La tâche sera très difficile. Rappelons qu'en 2014, le capital-risque américain a atteint le montant phénoménal de 47 milliards de dollars, contre 7,9 milliards pour l'UE, alors que le PIB européen est équivalant à celui des États-Unis... De cette différence, le président de la République n'a pas parlé directement, mais a admis que "la question des fonds propres des entreprises du numérique est décisive. Les start-ups vont créer le plus d'emplois mais ont besoin de plus de financement". Pour renforcer ce financement, quelques initiatives, d'ordre plutôt symbolique en termes de montants, ont été annoncées. Notamment, un fonds de 75 millions d'euros entre Partech Ventures (société de capital risque), des banques publiques et le fonds européen d'investissement. Aussi annoncée, une autre initiative, dont le montant n'est pas encore défini, entre les banques publiques allemandes et italiennes. Plus substantiellement, Orange, Publicis et Siemens mettraient en place un fonds d'investissement de 500 millions d'euros dans les prochains mois. Celui, qui prendra la nom d'Iris Next, vient s'ajouter au fonds de 300 millions d'euros mis en place entre Orange, Publicis et Iris Capital en 2012.