Nicolas Beytout annonce dans un entretien au magazine Le Point une prise de participation du groupe Dow Jones (propriété de Rupert Murdoch) au capital de son journal L'Opinion. L'ancien patron du Figaro et des Echos souligne à ce propos "d'abord, un apport en capital, minoritaire (la sommes investie serait de 2 millions d'euros, ndlr), qui va financer notre développement tout en nous permettant de conserver notre indépendance. Ensuite, un vaste accord commercial avec le Wall Street Journal, qui nous permettra de proposer à nos lecteurs les services et les informations du Wall Street et du groupe Dow Jones à des conditions extrêmement attractives". L'Opinion a été largement financé par des actionnaires français jusqu'à présent, dont le groupe LVMH et Liliane Bettencourt, qui avait d'ailleurs remis au pot dernièrement. La performance du journal reste difficile à évaluer, depuis son lancement. Les ventes en kiosque avaient rapidement chuté à un niveau très bas (2500 ventes par jour, environ). Le journal revendique cependant une belle croissance sur le Net. Tout cela est maintenant de l'histoire ancienne pour un magazine qui devient par la force des choses la passerelle du groupe Murdoch en France. L'événement n'est pas anodin, loin de là. Rupert Murdoch lorgne sur la France depuis des années. Il avait notamment eu des discussions prolongées il y a quelques années avec le groupe TF1. Son intérêt pour la France l'avait aussi donné candidat pour le lancement d'un gratuit, mais rien n'avait été formalisé finalement. Avec L'Opinion, un journal explicitement libéral, Rupert Murdoch fait un choix qui résonnera certainement dans les années à venir.
