Le syndicat national des producteurs, diffuseurs, festivals et salles de spectacle musical et de variété demande 50 millions d'euros au gouvernement pour sauver le secteur.
Le Prodiss, le syndicat des producteurs de spectacles et de concert, avait organisé ce matin une conférence de presse. La première depuis les événement tragiques du 13 novembre. Jules Frutos, co-gérant du Bataclan, était présent et s'est exprimé. L'occasion fut solennelle, car la chute des ventes des billets pour les concerts (-80% dans la capitale) depuis les attentats inquiète toute la filière, logiquement. Cependant, alors que l'émotion est encore vive, le Prodiss a chiffré à 50 millions d'euros l'aide dont a besoin le secteur à "moyen terme". Un chiffre élevé, qui intervient alors que Fleur Pellerin a déclaré dernièrement mettre en place un fonds d'aide de 4 millions d'euros. La Sacem a annoncé rapidement son intention d'abonder pour sa part de 500 000 euros, tandis que l'Adami doit décider le montant qu'elle attribuera, pris sur le fonds d'action culturel (copie privée), dans la semaine. La SPPF devrait également se joindre à cette effort, mais n'a pour l'instant pas encore été sollicitée par la rue de Valois. Le Prodiss envisage également la mise en place d'un fonds d'aide aux victimes qui serait, par exemple, adossé au prix des billets de spectacle. Il se vend près de 20 millions de billets dans l'année. Une ponction de 1 euro serait appliquée sur l'année 2016.
Sécurité publique
Dans ces conditions, la demande de 50 millions d'euros pour faire face à une urgence selon le Prodiss, qui pointe la faible trésorerie de la plus part des salles et des organisateurs. "La plupart des entreprises sont des TPE et le chiffre d’affaires pour 75 % d’entre elles est le plus souvent inférieur à 1 M€. « Le matelas pour absorber une crise n’existe pas"", clame le Prodiss.
Le fonds de 50 millions d'euros devrait servir explique le Prodiss à équiper les salles avec le matériel nécessaire pour assurer la sécurité, et également à accélérer la mise en place d'un billet nominatif. La somme servira aussi souligne le Prodiss "pour faire face à la baisse des ventes de billets telle que constatée sur cette première semaine. » Il n'est pas évident que le gouvernement accepte de payer pour sécuriser des salles du secteur privé. La sécurité publique dont l'Etat est garant parait peu compatible avec cette demande. En revanche, la force publique sera certainement plus présent sur des événements sélectionnés, avec des compagnies de CRS, ou autre, comme l'a indiqué la ministre.
Le Prodiss a, de plus, obtenu dernièrement dans le cadre du projet de loi de finance un crédit d'impôt spécifique. Sans préjuger de la réaction du gouvernement, cette demande d'une enveloppe de 50 millions d'euros alors que la ministre a parlé de 4 millions d'euros pour faire face à "l'urgence de la situation", dans un premier temps, pose problème. Néanmoins la rue de Valois confirme que la musique sera bien concernée par le plan d'aide général annoncé par le gouvernement, sans toutefois préciser si cela répondra précisément à la demande du Prodiss.