Hier soir, les députés ont voté l'amendement préparé par le gouvernement sur les quotas de chansons francophones à la radio. Il ne s'agit pas encore de l'épilogue de cette affaire, mais presque, car la loi doit encore retourner au Sénat avant son adoption. Le texte a donc été encore une fois modifié. Les sénateurs avaient introduit un concept peu lisible de "radio identitaire" afin de créer une nouvelle catégorie qui embrasserait les radios comme Nova ou Fréquence Latina. Le terme a été jugé inadéquate, et a donc été supprimé, pour être remplacé par un mécanisme qui ne pose pas de problème aux professionnels. Cependant, le gouvernement fait le pari avec ce nouvel amendement d'un donnant-donnant. Car les quotas seront bien revus à la baisse pour certaines stations, notamment Fun Radio, mais avec une vigie en cas de dysfonctionnement ou d'abus, puisque l'observatoire de la musique aura son mot à dire a posteriori. Ce texte adopté lors de la commission culture avait suscité la colère de Bruno Lion, le président de Tous pour la musique. Pour une bonne partie de la filière, c'est un premier accro de la rue de Valois dans un domaine où le ministère doit, selon la musique, protégé l'acquis des quotas. La filière s'appuie également sur les préconisations du rapport Bordes sur la question qui n'ont pas été suffisamment prises en compte, à les entendre. Or, selon les opposants à ce nouvel amendement, si la flexibilité doit être adaptée aux quotas - afin de sortir de l'hypocrisie actuelle - elle ne doit pas signifier une baisse globale des quotas. Du côté du ministère, on estime avoir choisi le bon chemin pour maintenir le principe d'une réglementation sur les quotas dans un environnement où la diversité doit être mise en avant.