Alain Lamassoure : « En matière de fiscalité du numérique, Emmanuel Macron aurait pu faire faire un pas de géant à l’Europe »

Posté par Isabelle Szczepanski le 8 juin 2018

Alain Lamassoure a beaucoup travaillé sur la fiscalité, et plus particulièrement sur l’harmonisation fiscale en Europe. Il fut parmi les initiateurs du premier projet d’assiette consolidée de l’impôt sur les sociétés en Europe, dans les années 90, et a repris ce sujet en main au Parlement européen pendant son dernier mandat. Il nous explique en détail pourquoi, selon lui, l’assiette d’imposition n’a toujours pas pu être consolidée, et en quoi le scandale Lux Leaks a permis de relancer, enfin, la machine. L’adaptation de l’imposition à l’ère du numérique est au centre de ses préoccupations : au Parlement européen, il a tout particulièrement soutenu une nouvelle définition de l’établissement stable, afin de prendre en compte la présence numérique dans un pays donné. Il estime que les projets poussés par Emmanuel Macron en matière de fiscalité de l’économie numérique – axés sur les GAFA – retardent le travail de l’UE, pour des retombées financières incertaines, et au prix d’une guerre fiscale avec les Etats-Unis.

N’est-il pas temps de transférer davantage de compétences à l’UE, notamment en matière fiscale ?

En matière fiscale, les États membres n’ont jamais voulu agir au niveau européen, et s’ils agissent séparément, ils sont impuissants. Or nous sommes dans une phase où nous nous rendons compte que si nous agissons séparément, nous sommes impuissants, mais où les Etats membres ne prennent pas la peine de passer ces compétences à l’Union Européenne. Le cas typique est la politique étrangère… Gérer Donald Trump, Vladimir Poutine ou les Chinois au niveau national, cela ne sert à rien. Le seul niveau…

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