La France restera donc seule avec le projet de "taxe GAFAs" du président Macron : le Conseil de l'UE a formellement décidé de suspendre le projet sine die, du fait de l'opposition de l'Irlande, de la Suède, du Danemark et de la Finlande. L'unanimité étant nécessaire en matière fiscale, l'opposition de ces États était suffisante pour rejeter le texte. Cela arrange l'Allemagne, qui ne voulait pas s'y opposer de manière frontale pour des raisons politiques, mais n'avait jamais apprécié l'idée. Pierre Moscovici n'enterre pas complètement l'idée française pour autant : "en 2020, si nous ne sommes pas parvenus à trouver un accord international, nous devons continuer à avancer. La commission européenne n'a pas l'intention de retirer son projet de la table, ce n'est pas la fin, il n'est pas mort." Parallèlement, le responsable américain du Trésor Chip Harper, présent à Paris pour un évènement de l'OCDE, a confié que les Etats-Unis envisageaient de porter plainte devant l'Organisation Mondiale du commerce contre la taxe française, dont ils estiment qu'elle a un "impact discriminatoire." Cette menace pèse sur ce projet depuis le début, comme nous l'avait confié le député européen Alain Lamassoure dès juin 2018.