Martin Selmayr, secrétaire général de la Commission européenne, a annoncé hier sa démission, effective dans une semaine. Officiellement, il s'agit de faire en sorte - après l'acceptation de la candidature d'Ursula von der Leyen par le Parlement - que l'exécutif européen ne soit pas phagocyté par des Allemands. La nouvelle présidente de la Commission avait en effet déclaré lundi à la presse qu'il n'y avait de place que pour un seul Allemand à la tête de l'institution. Certains affirment qu'en réalité, Ursula von der Leyen ne souhaite pas travailler avec Martin Selmayr, et qu'elle l'aurait licencié : c'est difficile à affirmer. A noter, Martin Selmayr a réservé au média d'origine washingtonienne Politico la primeur de son départ. L'éditeur de presse Axel Springer, pour le compte duquel Martin Selmayr aurait fait pression en 2016 pour obtenir l'inclusion d'un article créant un droit voisin pour les éditeurs de presse dans la directive droit d'auteur, en est actionnaire. Axel Springer souhaitait ce droit pour pouvoir obtenir davantage dans ses négociations avec Google. Reste à voir si les travaux préparatoires à la mise en place d'une nouvelle DG politique industrielle lancés par l'ancien secrétaire général se poursuivront : Margrethe Vestager, à laquelle nous avions demandé avant l'été ce qu'elle pensait de cette initiative, avec répondu "je ne suis pas au courant, et, quoi qu'il arrive, c'est la prochaine Commission européenne qui sera compétente pour mettre en place toute nouvelle direction générale."