En quittant le projet de batterie européenne, Volkswagen veut imiter la stratégie de Tesla, mais le constructeur allemand sème aussi la discorde au sein de l’UE.
C’est un coup dans poignard dans le dos de la collaboration franco-allemande... et un revers pour la politique industrielle européenne. Le Monde rapporte que Volkswagen se retire du grand projet européen visant à créer les moyens de production d’une batterie européenne pour les futurs véhicules électriques. Un projet poussé et voulu par Angela Merkel... qui la première chancelière affirmait, en plus, que l’industrie allemande de l’automobile en était à l’origine. Ce projet devrait être financé à hauteur de 8 milliards d’euros en tout, dont 3,2 milliards d’argent public. Sept Etats membres de l’Union européenne y participent, au sein d’un consortium qui regroupe également dix-sept entreprises et organismes de recherche.
Le désistement de VW, leader mondial de l’automobile avec Toyota, est un véritable coup d’arrêt. Le projet d’Airbus des batteries pourrait forcément être remis en question. Plus largement, le départ de VW pose la question de la pertinence du projet. En parallèle, VW a investi 1 milliard d’euros dans une start-up qui construit de son côté une usine pour produire des batteries. Le constructeur allemand détient près de 20% du capital de Northvolt. Une nouvelle usine de batteries verra le jour en Allemagne bientôt.
Nokia de l’automobile
Volkwagen a revu dernièrement ses plans concernant la production de véhicules électriques. Le constructeur semble avoir compris qu’il était capital sur ce marché de maîtriser la chaine de valeur, qui va des batteries aux chassis, pour faire simple. Le patron de VW avait déclaré récemment ne pas vouloir devenir le Nokia de l’industrie automobile, tandis que Tesla serait comparé à Apple - période lancement de l’iPhone.
Emmanuel Macron et Angela Merkel vont devoir prendre des mesures pour ne pas laisser s’ensabler le projet de batterie européenne. C’est en partie l’avenir de l’industrie automobile française qui repose désormais sur la réussite de cette politique européenne.