Fabrice Roux, la Scène Indépendante : « une partie des ressources du CNC doit aller à la musique et au théâtre »

Fabrice Roux est directeur-gérant du cinéma l’Archipel, et président de la société de production de spectacles HappyProd. Depuis presque un an, il est président de la Scène Indépendante, syndicat national des entrepreneurs de spectacles, qui représente plus 400 entreprises du spectacle vivant. A ce titre, il est très actif dans le dossier du financement du Centre national de la musique, sur lequel nous l’avons interrogé. Il n’est pas d’accord avec certaines des conclusions du rapport de Julien Bargeton, notamment au sujet du droit de tirage, et s’inquiète de la précipitation avec laquelle le gouvernement mène  actuellement la consultation, qui polarise la filière plutôt que de la réunir. Il est d’autant plus favorable à une concertation menée de manière moins hâtive qu’il a amené à la discussion une nouvelle solution possible , qu’il faudrait prendre le temps d’examiner. Il propose de répartir entre le CNM et L’ASTP, les 30 millions réservés chaque année à l’adaptation de spectacle vivant (clip, captation concert et spectacles ) au CNC qui a un budget d’environ 710 millions à l’association qui gère les aides au théâtre l’actuel budget du CNC en faveur de la captation de spectacles. Cela abonderait le budget du CNM d’environ 20 millions d’euros.

Que pensez-vous du travail du Centre national de la musique jusqu’à présent ?

J’apprécie beaucoup…

TRIBUNE – Artistes et producteurs parient qu’un accord est possible sur le financement de la musique et demandent à l’Etat de ne pas jouer à l’apprenti sorcier 

Né en 2020 de la volonté de réunir l’ensemble des protagonistes de la musique au sein d’une même maison, le Centre national de la musique a été immédiatement confronté à la crise sanitaire. Il a fait face, sécurisé les entreprises immobilisées du spectacle, soutenu l’investissement fragilisé de la musique enregistrée. Il a passé son baptême du feu grâce à un « quoi qu’il en coûte » qui a multiplié son budget théorique par quatre. Mais, en trois ans et demi d’existence, il n’a jamais appliqué le rythme de croisière initialement programmé par le législateur. C’est pourquoi la question de sa vocation, de ses besoins, de sa surface d’action, au moment où sont consommés les derniers fonds exceptionnels, se pose encore aujourd’hui. Comme si l’établissement était sorti de sa toise sans pouvoir se résigner à y rentrer, l’Etat se retourne vers le secteur pour financer son redimensionnement. 

S’exprimant lors de la Fête de la musique, le 21 juin dernier, le Président de la République donne l’été à la « filière » pour trouver un accord. Est-ce parce que le calendrier est…