"How the mighty have fallen" ne peut-on s'empêcher de penser en apprenant les dernières nouvelles du magazine Variety, un des piliers de la presse américaine. Vieux de 107 ans, cet hebdomadaire spécialisé sur les industries de la culture est sur le point d'être bradé par son actuel propriétaire, Reed Elsevier, à tout juste 30 millions de dollars, faute d'avoir trouvé acquéreur lors de l'offre de départ à 40 millions. Selon Business Insider, c'est moins que ce qu'a déboursé AOL pour racheter le site et blog Techcrunch il y a quelques années. Une sacrée déconvenue donc pour ce magazine légendaire qui a dû rejeter l'offre (l'aumone?) de la compagnie Yucaipa Cos. qui se proposait de reprendre Variety pour 20 millions de dollars. Finalement, et avec ce prix au rabais, deux repreneurs restent en lice. D'abord Penske Media Corp, un groupe qui a déjà fait main basse sur les sites Deadline Hollywood, MovieLine.com ou HollywoodLife.com, concurrents digitaux du moribond Variety. Autre finaliste dans cette course au rachat, le groupe Avenue Capital possède un net avantage financier. selon le New York Post, ce conglomérat,"qui gère plus de 20 milliards $ et se concentre en partie sur les actifs en difficulté, peut justifier de payer plus de Penske, car il envisage de sous-traiter une grande partie des opérations à American Media Inc qu'il possède par ailleurs." Quel que soit l'acquéreur, c'est en tout cas un bien triste sort pour le magazine Variety qui n'aura pas su résister à la concurrence en dépit d'efforts louables pour investir le web.