Le Monde du matin, ne guide pas le Bergé

Le conseil de surveillance du Monde s'est penché sur la question d'une diffusion le matin. Pierre Bergé s'est opposé à cette idée.

20120914-002301.jpgLe 6 septembre dernier, réunis dans la grande salle du Monde, les membres du conseil de surveillance ont discuté d'une possible publication du quotidien le matin et non plus en tout début d'après-midi. Une véritable révolution pour le journal de référence de la presse généraliste, qui a été déjà envisagée bien des fois par ses dirigeants, sans jamais se concrétiser. Cette fois encore la volonté ne manque pas, les avantages sont biens identifiés, mais tout le monde n'est pas d'accord.
Pierre Bergé, l'un des trois actionnaires, avec Xavier Niel et Matthieu Pigasse, n'est pas d'accord. Il s'est d'ailleurs opposé fermement au plan proposé par le directeur général, Louis Dreyfus lors de cette réunion du 6 septembre. Xavier Niel est resté sur sa réserve, observant la scène et les rapports de force, tandis que Matthieu Pigasse n'était pas présent.

Newsroom

Un passage au matin aurait bien des avantages pour l'entreprise le Monde. Tout d'abord, elle permettrait de voir venir avec sérénité une réévaluation de la facture de distribution du journal. Aujourd'hui avec cette périodicité exclusive Le Monde est isolé face à Presstalis. En changeant ses habitudes pour être distribué le matin, Le Monde pourrait alors profiter d'une situation redevenue normale et partager l'effort équitablement avec Le Figaro et Libération, notamment.
Autre avantage, avec une publication le matin, Le Monde résout certains problèmes au sein de la rédaction, liés au fait que celle qui s'occupe du Web vit à des heures décalées par rapport à la rédaction du papier. La création d'une "newsroom" commune pourrait se faire avec le système actuel mais elle serait nettement plus performante avec une diffusion le matin. C'est l'opinion du directeur général.

Donner le La

Pierre Bergé n'est pas de cet avis. Pour lui, Le Monde doit continuer de capitaliser sur sa spécifié et retrouver ce statut de journal qui fait l'actualité, et donne le "la" aux radios et aux télévisions, une fois midi passé. Il est vrai que Le Monde pourrait y perdre et finalement se confondre dans la mêlée avec les autres journaux dans le kiosque le matin. D'autant que les clients sont bien souvent tentés d'acheter le journal le lendemain seulement, préférant y lire l'actualité avec la distance qui sied.
Devant cette aporie, le conseil de surveillance a choisi de lancer une étude sur l'impact et la faisabilité de cette opération du matin. Une étude du genre avait déjà été lancée en 2004, avec le résultat que l'on sait...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *