Presstalis, tout pour que le plan de sauvetage tombe à l’eau – #gratuit

Le processus est à l'arrêt. Le comité d'entreprise n'a pas pu se tenir au sein de Presstalis. La possibilité pour la direction d'appliquer le plan social est évidemment remise en cause. Tout porte à croire que l'échéance est maintenant le début d'année 2013 avec de lourdes conséquences pour les éditeurs. (publié le 19 novembre)

C'est la stupéfaction. Prévu le 15 octobre dernier le comité d'entreprise de Presstalis, rendez-vous crucial pour la bonne exécution du plan de sauvetage de l'entreprise décidé avec l'État, n'a toujours pas pu se tenir ! Face au blocage du syndicat des ouvriers du Livre, la direction a préféré jouer la montre... Aucune lettre de convocation n'a été adressée en conséquence, le plan prévoyant un effort de 60 millions d'euros de l'Etat mais aussi un effort important des éditeurs ne pourra donc pas être déclenché avant la fin de l'année. Les pertes de la structure de distribution de la presse s'alourdit d'une vingtaine de millions d'euros supplémentaires, en tenant compte des délais impartis par cette procédure de négociation avortée entre les représentants des personnels de Presstalis et la direction.

Les conséquences seront destructrices pour la presse française dans son ensemble, et pour les titres d'information générale en particulier. Le groupe Lagardère s'en sort indemne, pour sa part. Au 31 décembre de cette année, cela fera dix huit mois que le groupe français aura abandonné son rôle d'opérateur, ce qui le met hors d'atteinte d'une procédure éventuelle selon la loi. Dans le même temps, les éditeurs sont par là même responsables du futur de Presstalis. Ils devront assumer les suites du conflit avec les ouvriers du Livre, et l'avortement du plan social.

Situation de Libération

Le licenciement de près de 1200 employés, sur un total de 2147, ne pourra intervenir qu'au printemps. Les syndicats de Presstalis y sont de toutes manières opposés. Comme cela se fait en pareil cas, ils ont commandé un audit de la société qu'ils vont pouvoir produire dans les prochains jours. Il y a de fortes chances que ce document serve de base pour les représentants du personnel à une négociation dans laquelle le plan social devient inutile... Au détriment certainement des réalités économiques d'un secteur qui est entré dans une crise profonde. Les éditeurs vont en effet devoir éponger les pertes, plus de 85 millions d'euros, à proportion de leur tirage. Si Le Monde ou Le Figaro pourront assumer certainement cette ponction sans en passer par leurs actionnaires, que dire de Libération ? Le journal est dans une situation d'urgence. L'arrivée d'un nouvel actionnaire est espéré avant la fin de l'année pour un sauvetage de dernière minute.

Le gouvernement semble ne plus vraiment s'intéresser au sauvetage de Presstalis. A l'Elysée, l'opinion majoritaire désormais est qu'il n'est plus temps de sauver l'entreprise. Tout ce petit monde a donc de fortes chances de se retrouver à nouveau face à un éventuel dépôt de bilan. Une alerte de plus qui pourrait, comme à chaque fois, faire bouger les choses et repousser l'échéance...

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