Publicis et Omnicom, le mariage du siècle

C'est la fusion de l'année, et peut-être même de la décennie dans le monde de la publicité: annoncée dimanche, elle unit l'agence française Publicis (dont on a récemment entendu parler au sujet du lancement d'un service de publicité en temps réel en partenariat avec AOL) et l'américaine Omnicom. Respectivement numéro 2 et 3 du secteur (derrière le britannique WPP), les compagnies, en se rapprochant de la sorte, vont former le plus grand groupe publicitaire mondial, si toutefois les gendarmes de la concurrence des deux côtés de l’Atlantique donnent leur feu vert à cette union au sommet. Le géant de la publicité qui doit naître de cette "fusion entre égaux" affiche un chiffre d'affaires cumulé de 17,7 milliards d'euros sur 2012 et quelque 35 milliards de valorisation boursière. Le nouveau mastodonte, qui sera dirigé au bout de 30 mois de co-direction, par le CEO d'Omnicom John Wren, sera européen avant tout puisqu'il aura son siège à Amsterdam, mais sera bien entendu destiné à inonder les marchés du monde entier, puisque si Omnicom est (logiquement) plus fort sur le territoire américain, Publicis a de gros atouts sur le Vieux continent mais aussi dans les pays émergents. Des problèmes de conflits d'intérêts risquent toutefois d'apparaître, par exemple avec les contrats de Coca Cola (chez Publicis) et Pepsi (chez Omnicom) ou encore Johnson & Johnson toujours chez l'agence française, et Bayer chez son homologue américaine. Une situation dont certains disent qu'elle pourrait au final profiter à Havas ou WPP, des sociétés concurrentes de taille plus modeste. C’est d'ailleurs ce que veut croire David Jones, le DG d'Havas, qui met en avant les attentes des clients qui veulent des agences "plus rapides, plus agiles et avec un esprit plus entrepreneurial, ils ne nous demandent pas d’être plus gros, plus bureaucratiques et complexes". Dans une interview au Figaro, Maurice Levy, PDG de Publicis, admet que cette manoeuvre est également une façon de faire le poids face à Google and co: "la logique actuelle nous est imposée par les géants du Net, qui bénéficient d'une croissance exponentielle et qui disposent de trésors de guerre pour faire de grandes acquisitions." L'union des forces devrait également permettre aux deux sociétés de faire environ 500 millions de dollars d'économies d'échelle.

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