Le plan drague de Ouï FM au Mouv’

Lors de la conférence de presse de rentrée de Ouï FM, jeudi, Arthur Essebag, propriétaire de la radio "plus libre, plus rock" depuis qu'il l'a rachetée à Richard Branson (groupe Virgin) fin 2008, a lancé une petite bombe. Après avoir passé en revue les avancées sur le web et les discussions constantes avec le CSA pour mettre la main sur de nouvelles fréquences en France, il a évoqué Le Mouv, autoproclamée fréquence « jeunes » du service public radiophonique, et qui a récemment été reprise en main par Joël Ronez, précédemment responsable des nouveaux médias de Radio France. Parlant de « ratage » tout en promettant ne pas être "là pour tirer sur les ambulances", le patron de la radio affirme qu’avec « six fois moins d’émetteurs on fait trois fois plus d’audience » ou encore que« les jeunes ne l’écoutent pas, ils ne savent même pas qu’elle existe». Pour lui, « mettre Le Mouv entièrement sur le web, c’est le tuer». Il se propose donc, grand seigneur de « tendre la main » à ses confrères et néanmoins rivaux pour « mutualiser » les ressources (techniques et humaines) des radios "s'il le faut on utilisera leurs studios, ils en ont de nouveaux qui ont coûté un bras, ou deux même!". Selon lui, ce partenariat-fusion constituerait, au contraire de la bascule vers la web radio, une « sortie par le haut ». Le but serait donc de créer une entreprise d’économie mixte public-privé, ce qu'Arthur Essebag tout comme le directeur de la radio, Emmanuel Rials, jugent possible juridiquement. Un des journalistes présents évoque d'ailleurs un cas similaire dans l'audiovisuel, avec la chaîne Gulli, qui appartient en partie au groupe TF1 et en partie à France Télévisions. Mais si les cahiers des charges sont compatibles, la démarche resterait très compliquée, notamment sur le plan des restrictions publicitaires, qui ne sont pas les mêmes dans les radios publiques ou privées. Le Mouv, contacté suite à cette annonce, n’a pas souhaité la commenter, pourtant, en marge de la conférence de presse, Emmanuel Rials jurait que la prise de contact entre les deux radios à ce sujet n'était "plus qu'une question d'heures".

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