En pleine crise de confiance entre les salariés et la direction du journal, les actionnaires de Libération ont mandaté François Moulias, représentant de Bruno Ledoux. Son rôle sera de trouver une porte de sortie dans la crise consécutive au vote d'une motion par près de 90% des membres du journal, demandant clairement le départ de Nicolas Demorand. Ce dernier répond avec le médiateur dans un entretien au Monde, "être aimé n'est pas un métier. Des signes de défiance existent à Libération depuis que j'y suis et qu'importent les résultats du journal". Concernant un éventuel plan de relance, le médiateur et le président du directoire restent très vagues en pointant des efforts demandés aux salariés, notamment sur les congés, ou encore les heures de travail. "On doit pouvoir proposer des mesures basées sur le volontariat. Par exemple le départ en retraite anticipée des catégories de personnel les plus âgées, contre une amélioration significative de l'indemnité de départ en retraite. Autre piste : pour certains personnels, accepter une diminution du temps de travail avec une diminution du salaire non proportionnelle, par exemple - 50 % de temps de travail pour - 25 % de salaire". Nicolas Demorand, pour sa part, estime que le journal doit se réorganiser, rédaction et investissements, en prenant plus en compte le Web, sur lequel Libération s'est fait une place pour l'instant assez discrète à l'ombre des colosses Le Monde, Le Figaro ou Nouvel Obs. Quant au capital, François Moulias assure que Bruno Ledoux est là pour rester, mais que l'arrivée d'un actionnaire de référence n'est pas possible avant une remise "d'équerre" de l'entreprise.