Pas de report de l'appel d'offres sur les droits de retransmission TV de la Ligue 1 et 2 de football. Le Tribunal de Grande Instance de Paris a débouté vendredi 28 mars Canal+ qui demandait en référé la suspension de la procédure lancée le 6 mars, pour l'attribution des droits des saisons 2016-2020. Canal+ plaidait que cet appel anticipé, près de deux ans avant l'expiration du contrat en cours, l'empêchait de jouir paisiblement de ses droits actuels en pertubant ses abonnés... Pour le tribunal, "l’existence d’un trouble manifestement illicite" n'est pas établie, et il n'y a donc pas lieu de statuer en urgence. A nom de la "la liberté du commerce", la Ligue de football professionnel (LFP) a toute latitude pour définir le calendrier de la procédure d'appel à candidature. Canal+ n'a pas démontré, selon le tribunal, que ce lancement anticipé "relève manifestement d’une volonté de nuire de la LFP alors que cette dernière a exposé les raisons qui l’ont conduite à choisir ce moment qui lui paraît conforme à ses propres intérêts ". Frédéric Thiriez président de LFP , a aussitôt réagi par un communiqué satisfait : « Nous étions sûrs de notre bon droit ! Le processus de l'appel d'offres va pouvoir se dérouler comme prévu, dans des conditions de concurrence loyales et transparentes pour l'ensemble des candidats. Que le meilleur gagne ». Le dépôt des offres qualitatives est fixé au le 2 avril, les enchères au 4 avril. Canal+ a en plus été condamné à verser 5.000 euros à la LFP pour avoir engagé cette procédure. Une paille à côté du montant qu'il faudra aligner le 4 avril, pour emporter une partie des droits de la L1 face au groupe qatari Bein Sports. Si Canal+ paie aujourd'hui 420 millions d'euros à la Ligue pour retransmettre la meilleure affiche de chaque journée de Championnat, contre 150 pour Bein Sports, il lui faudra sans doute enchérir nettement pour sauver une partie de son offre de football la semaine prochaine. Faute de quoi, il risque une hémorragie d'abonnés amateurs de sport. Sans compter la pression que fait peser au même moment sur le groupe de TV payante, l'arrivée imminente de Netflix, le service de vidéo à la demande américain, qui risque d'attirer à lui les abonnés amateurs de films et de séries. On comprend l'activisme procédurier du groupe Canal+, qui a porté plainte devant l'Autorité de la Concurrence contre Bein Sports pour concurrence déloyale, du fait d'un tarif d'abonnement (11 euros par mois) "prédateur", car sans rapport avec le coût de droits sportifs retransmis. Mais procédure ou pas, c'est bien dans 7 jours que Canal+ doit affronter BeIN Sports devant la LFP, à la loyale et à coups d'une offre financière avec beaucoup de zéros.