Après le niet du CSA, Canal+ qui rit, TF1 et M6 qui pleurent

LCI2Réactions attendues au triple refus du CSA, ce 29 juillet,  du passage en gratuit sur la TNT des chaînes LCI, Paris Première et Planète +.

Pour le groupe Canal+, c'est un ouf de soulagement à peine voilé : "Le Groupe CANAL+ considère que cette décision du CSA est sage et responsable car elle tient compte à juste titre de l'équilibre économique global de la TNT en France".  Il faut dire que le groupe avait laissé entendre lors de son audition devant le Conseil, qu'il ne s'était résolu qu'à contre-coeur à demander le passage de sa chaîne découverte en gratuit, estimant que la TNT payante ne serait plus viable si LCI et Paris Première obtenaient le passage en gratuit.

Pas à vendre

Sans surprise, le ton est nettement plus violent du côté de TF1. Nonce Paolini, Pdg du groupe, a exprimé "sa tristesse et sa colère". Tristesse pour "les téléspectateurs français, privés d'une chaîne d'information pionnière". Tristesse pour les 247 journalistes et techniciens de LCI, empêchés d'exercer leur mission d'informer pour le plus grand nombre. Tristesse "pour le pluralisme". Colère, que l'on "nous empêche de faire notre métier. Au nom de quoi nous empêche-t-on de relever le défi du gratuit en télévision, alors que l'information gratuite s'est multipliée sur le web et la radio".

En réponse aux questions des journalistes dans une conférence téléphonique, Nonce Paolini a assuré que LCI n'était pas à vendre, écartant le projet de rachat évoqué par le trio BNP (Bergé-Niel-Pigasse) (égratignant au passage ces gens qui vivent de "subventions" qui voudraient acheter "avec de l'argent public").

Quant à la fermeture de la chaîne au 31 décembre 2014, il a répondu "qu'en l'état du dossier, la fermeture était probable", se refusant toutefois à en dire plus, réservant les informations aux comités d'entreprise de LCI et de TF1. Les dirigeants du groupe ont indiqué que la chaîne n'aurait plus de distributeurs à la fin de l'année. Et qu'un renouvellement du contrat avec CanalSat qui arrive à échéance en fin d'année, était inenvisageable aux mêmes conditions. Ce contrat  "a grevé les finances de la chaîne et je ne vois pas Canal+ revenir avec une meilleure proposition alors qu'il était le premier détracteur du passage de LCI en gratuit" a indiqué le Pdg de TF1.

Quant à entamer un recours contre la décision du CSA, "nous étudions toutes les voies" mais "nous sommes sous le choc" a dit Nonce Paolini.

Les tricheurs

Interrogé sur "l'erreur" de TF1 de ne pas avoir, dès le lancement de la TNT, proposé LCI en gratuit, Nonce Paolini a voulu mettre les points sur les I, rappelant que Canal+ avait proposé sa chaîne d'info iTélé en gratuit tardivement en 2004, après s'être vu annuler ses autorisations sur la TNT faute d'avoir déclaré le pacte qui le liait au groupe Lagardère. Les "tricheurs" ont profité d'une opportunité que le CSA de l'époque a consacré, s'est il emporté.

• Même déception pour le groupe M6, qui estime, après le refus de passage en gratuit de sa chaîne Paris Première, que l'avenir de Paris Première est menacé. "Le modèle économique de la chaîne se trouve aujourd’hui mis en péril par cette décision du CSA. Cette décision est d’autant plus contestable que les études menées au préalable démontrent que, parmi les candidatures proposées, Paris Première était la chaîne qui posait le moins de difficultés dans le changement de son modèle de financement, qui rappelons-le, était une opportunité offerte par la loi. En conséquence, le Groupe M6 désapprouve cette décision. En attendant la réponse des distributeurs qu’il va réinterroger, il se réserve la possibilité d’utiliser les voies de recours à sa disposition afin d’examiner la situation ainsi créée par la décision du CSA".

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