Le plan social de Libération financé

Un pacte d'actionnaires mené par Patrick Drahi a renfloué Libération à hauteur de 18 millions d'euros. Une somme importante mais certainement déjà insuffisante pour relancer dans la sérénité un journal dont les ventes ont plongé depuis trois ans. Le quotidien a vu ses ventes passer sous les 50 000 exemplaires vendus, et depuis chaque mois est un record à la baisse, pour atteindre en mars moins de 30 000 ventes en kiosque. Si l'été a marqué un léger regain avec 32 000 exemplaires écoulés en juillet, le mal est profond. Le divorce entre les lecteurs et le journal nécessite autre chose qu'une injection d'argent frais (qui sera vite absorbé par les dettes et le plan social) ou des déclarations du genre : "On lira dans Libération ce qu’on ne lit pas ailleurs. On lira dans Libération ce que les pouvoirs veulent cacher. On lira dans Libération ce que le système médiatique, omniprésent mais moutonnier, occulte volontairement ou involontairement" (extrait de la lettre de Laurent Joffrin aux lecteurs). La direction a annoncé donc un plan d'économies drastique, avec la suppression de 93 postes, sur 250, dont 50 journalistes. Les départs volontaires n'ayant pas été assez nombreux, la direction a donc été contrainte de trancher dans le lard. Comme c'est la mode dans la presse écrite, Laurent Joffrin veut réorganiser le journal avec une rédaction unique pour tous les supports, ce qui permet plus de flexibilité mais aussi impose des cadences de travail bien différentes. D'ailleurs, la direction de Libération tient à modifier unilatéralement les contrats des salariés du journal... Laurent Joffrin annonce vouloir atteindre l'équilibre financier à la fin de l'année 2015. D'ici là, le journal aura peut-être encore besoin d'argent frais. Est ce que Patrick Drahi acceptera de remettre la main au portefeuille ? Rien n'est moins sur, maintenant que Arnaud Montebourg a quitté Bercy, et que Altice a mis la main sur SFR. Le patron du groupe de télécommunication n'a plus besoin de montrer patte blanche au pouvoir socialiste.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *