Extension de la redevance : la fiction d’un consensus politique

Un beau moment d"Unité républicaine ... et  de politique fiction": c'est par cette phrase que Philippe Bailly a conclu mardi 21 octobre la dernière table ronde du colloque organisé par sa société NPA Conseil sur le thème "Horizon 2020". L'objet de cette belle unanimité à la tribune entre le sénateur socialiste David Assouline, la sénatrice centriste Catherine Morin-Desailly et le député UMP Julien Aubert ? L'extension de l'assiette de la redevance ou plutôt de la Contribution à l'audiovisuel public à tous les écrans de réception , au lieu du seul téléviseur. Très solennellement, David Assouline a proposé à l'opposition un pacte pour soutenir cette mesure lors du vote du projet de loi de finances 2014 au Sénat. "Une mesure juste et moderne" qui n'est pas destinée à augmenter la recette prélevée mais à éviter qu'elle "coule" à l'avenir, en anticipant sa diminution inéluctable à mesure qu'une partie du public troque le téléviseur pour d'autres écrans.   Catherine Morin-Desailly a fait remarquer avec le sourire qu'elle porte cette mesure depuis 5 ans,  souvent seule dans l'hémicycle, et qu'elle avait proposé dès 2009 l'instauration d'une redevance pour tous les foyers, mais que  les socialistes ne l'ont pas soutenue, la démagogie en la matière étant largement partagée dans la classe politique, quelle que soit sa couleur.

L'Assemblée nationale a  voté lundi en première lecture l'augmentation de la redevance de 3 euros, malgré des amendements UMP contraires. Mais le président de la République a repoussé à 2015 une éventuelle extension à d'autres supports. La proposition du sénateur Assouline dans ce contexte ? De la politique fiction, sûrement.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *