C'est certainement le gros dossier de la nouvelle présidente de France Télévisions. Delphine Ernotte-Cunci a fait de la production audiovisuelle l'un des axes forts de son mandat. La désormais ancienne directrice d'Orange entend en effet proposer un "pacte de refondation avec la production française". Une initiative qui sera sans doute très suivie par les producteurs qui sont très attachés à France Télévisions. Le service public est l'un des plus importants acheteurs sur le marché français. Delphine Ernotte donne une orientation en trois volets à cette refondation : "son enjeu sera de faire de l'audiovisuel français un champion à l'international. Il s'articulera autour de trois piliers : la compétitivité, l'innovation et la qualité." Pour se faire, la nouvelle présidente va avancer sur les pas de son prédécesseur en poussant l'idée d'un changement législatif pour permettre à FTV de "prendre des parts de coproduction". "Selon le rapport Schwartz, la BBC et ITV tirent un quart de leurs revenus de la vente de programmes à l’étranger. On peut objecter qu’ils ont moins que d’autres la barrière de la langue mais que dire du succès de Borgen. Ceci ne peut se faire sans l’adhésion totale des producteurs et une refonte des modes de production évoquée plus bas", souligne le projet stratégique, donnant ainsi la tonalité des changements à venir. La présidente propose ainsi de réduire les délais dans la production et de généraliser la pratique du "pilote". Pour financer tout cela, Delphine Ernotte a bien compris qu'elle ne pouvait pas compter sur une réforme de la publicité, tout du moins tant que ce gouvernement sera en poste. Elle propose donc de monétiser les programmes de télévision de rattrapage et de faire de France Télévisions un acteur qui compte dans la video à la demande.
