LCI c’est oui

Le conseil supérieur de l'audiovisuel a fait durer le plaisir... Les sages ont finalement accepté la demande de TF1 de diffuser sa chaine d'information LCI sur la TNT gratuite. En revanche, Paris Première et Planète + n'ont pas obtenu le blanc-seing. Le CSA a donné comme première explication à cette décision - qui vient en contradiction de celle rendue il y a un an par cette même instance - que "la chaîne n’avait plus d’avenir économique dans l’univers de la télévision payante et que son accès gratuit contribuera au pluralisme et à l’intérêt du public". Une explication qui évidemment ne convainc pas NextRadioTV qui a répondu dans la foulée que "cette décision est contraire à la jurisprudence du CSA. Par deux fois en décembre 2011 et en juillet 2014, le CSA a, dans des décisions extrêmement motivées, repoussé la demande de LCI. Elle est aussi contraire aux conclusions du rapporteur public du Conseil d’État de mai dernier.  Or aucun argument juridique ou économique nouveau ne justifie ce revirement". Le groupe qui édite la chaine BFM et la radio RMC va même plus loin, et pour une fois sort de sa réserve, en dénonçant les pressions dont aurait été l'objet le CSA : "en effet, pour la première fois depuis la CNCL, le régulateur, en cédant aux nombreuses pressions extérieures, a choisi de renforcer un acteur historique dominant au détriment d’un nouvel entrant et de l’intérêt pour le téléspectateur". Le groupe présidé par Alain Weill, et qui vient de fusionner avec Altice, précise qu'il "va examiner les voies de droit qu'il va engager devant les juridictions compétentes", ce qui est bien normal dans pareille situation. Et il ajoute que "Le groupe est, par ailleurs, contraint d’anticiper les conséquences de la décision du CSA et présentera, dès le début de l’année, aux Représentants du Personnel, les mesures qui vont s’imposer tant en terme d’organisation que d’emplois". Enfin, selon NextRadioTV, le CSA a failli à sa tâche "en déstabilisant profondément les deux chaînes d’information gratuites existantes, notamment BFMTV, et en renforçant le groupe TF1 qui domine déjà le secteur de l’information télévisée, ne favorise pas le pluralisme". Du côté de TF1, la tonalité générale est plus à la satisfaction, voire à la joie. Le groupe promet un investissement d'une vingtaine de millions d'euros et un retour en équilibre "à horizon 2019".