Interviewé par Le Figaro, Denis Olivennes, patron de Lagardère Active, branche médias du géant du même nom, dessine les contours (flous) de l'avenir pour ce conglomérat qui parvient pour le moment à surnager en dépit de la crise. Le groupe a en effet enregistré plus d'un milliard de chiffre d'affaires en 2012, pour moitié dans la presse, le reste provenant de l'audiovisuel, avec un "résultat opérationnel [qui] a progressé de près de 20 millions d'euros et [un] taux de rentabilité de près de deux points, à 6,4%" précise Olivennes. Interrogé sur les moyens employés jusqu'à présent, et ceux prévus pour résister à la baisse des ventes et des recettes publicitaires, mamelles inéluctables de la crise des médias, le patron de Lagardère Active multiplie les pirouettes et manie à merveille la novlangue, promettant au passage qu'aucun plan social ne serait en vue et revenant sur l'éventualité, un temps évoquée de vendre une de ses stations, "Virgin Radio n'est pas à vendre". Cependant, il reconnaît l'évidence, la baisse des coûts se poursuivra avec des "efforts de gestion rigoureuse de nos frais généraux, des achats et des dépenses de personnel". Pas question pour autant de freiner les investissements sur l'innovation, affirme-t-il. "Notre enjeu est de créer des «intrapreneurs», c'est-à-dire des entrepreneurs de l'intérieur qui s'appuieront sur les nouvelles technologies, et de donner la priorité aux ressources internes en accélérant la mobilité des talents au sein du groupe" déroule ainsi Olivennes, qui enfonce le clou plus loin :"ce groupe doit être un archipel d'innovateurs qui développent, en prenant des risques, en pleine responsabilité, leurs radios, leurs télés, leurs journaux, leurs sites avec des idées et des technologies". Aucun chiffre cependant sur les montants des investissements, des réductions des coûts, et aucune précision sur les méthodes que déploiera le groupe pour se développer en Europe, si ce n'est la possibilité de "rachats".
