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En rachetant la compagnie américaine The Echo Nest, Spotify redistribue les cartes du marché de la musique en ligne sur le terrain des métadonnées et de la recommandation musicale. Un enjeu dont la prise de conscience n’était le fait que de quelques cercles restreints jusque là.

Voilà qui va remettre un peu de musicologie au cœur des affaires. En rachetant le moteur de recommandation The Echo Nest pour 100 à 125 millions de dollars selon les sources, payés à 90 % en actions, Spotify a déterré la hache de guerre. Non pas celle d’une guerre des big data, qui verrait tous les acteurs du streaming musical se ruer à la conquête de gisements de données. Chacune de ces compagnies, de Spotify à Deezer, et a fortiori Google ou Apple, a déjà ses propres entrepôts – et dispose de toutes les data nécessaires pour mieux connaître le consommateur de musique, avec ses goûts et ses préférences, qu’il ne se connaîtra jamais lui-même. Mais comme le notait Jim Lucchese, PDG de The Echo Nest, en commentant l’accord passé entre Warner Music et Shazam le mois dernier, le challenge n’est pas tant d’avoir accès à toutes ces informations que de posséder l’expertise permettant de les interpréter : « L’énorme quantité de données disponibles est incroyablement excitante, déclarait-il au New York Times, mais la réalité, c’est qu’il y a pénurie de personnes vraiment capables d’en tirer des enseignements ».

En une seule phrase, Jim Lucchese, qui était à quelques jours d’annoncer le rachat de sa compagnie par Spotify, résumait tout ce qui fait sa valeur : une intelligence des données, et une capacité à les collecter, les explorer, les traiter, pour les restituer sous forme de valeur ajoutée au consommateur de musique. Leur expertise, les algorithmes de The Echo Nest vont la puiser dans une gigantesque base de métadonnées musicales. Elle leur…